Le viol des foules (2)

14 Avril 2008 , Rédigé par momo Publié dans #Sociétal

Le viol des foules (2)

Bien évidemment, il est indispensable, lorsque l’on parle de viol des foules, d’évoquer les religions et les sectes. C’est d’ailleurs le 1^er viol des foules de l’Histoire. On ne fera pas de distinguo entre religions et sectes puisque nous faisons nôtre la pensée d’Henri Bergson lorsqu’il déclare : « Une religion n’est rien d’autre qu’une secte qui a réussi ». Une pensée bien absente du faux débat médiatique actuel sur la question des sectes.

Il faut commencer par séparer la question de la croyance en dieu et celle de la croyance en la vie après la vie (ou après la mort ce qui est la même chose). La 1^ère n’est que la conséquence de la 2^ème. D’ailleurs, il existe des religions sans dieux, ce qui est le cas notamment du bouddhisme. La croyance en dieu (ou en des dieux) remonte à une époque où l’humanité était confrontée à tout un tas de phénomènes qu’elle ne pouvait expliquer rationnellement. Aujourd’hui avec les progrès de la science, elle n’est manifestement plus fondée. Elle se repose donc sur le 2^ème postulat qui est celui de la seule chose que l’humanité n’a pu vaincre : la mort.

Martin Heidegger écrivait : « l’Homme est le seul animal qui sait qu’il va mourir ». En effet, lorsque l’on observe des mammifères supérieurs, un troupeau de cervidés par exemple, le vieux s’éloigne pour aller mourir loin de la vue des autres. Les jeunes le voient partir et ont compris qu’il va mourir (ce que seul les mammifères supérieurs et les oiseaux sont capables de comprendre). Mais ils ne sont pas capables d’effectuer la double opération intellectuelle que seul l’homme est capable de réaliser (à partir de Neandertal), à savoir :

1. projeter sur eux-mêmes

2. et dans l’avenir

que ce qu’ils voient arriver aux anciens va leur arriver à leur tour.

Bien évidemment les prêtres déistes vont vite s’emparer de ce marché qui est aujourd’hui devenu leur principal et quasi unique fond de commerce.

Il est un fait que si l’on me disait que je ne mourais pas, je ne demanderais pas mieux que le croire… si c’était vrai. Les religions, là, brossent le chat dans le sens du poil… et avec succès. Ça ronronne, c’est le moins que l’on puisse dire !

Très vite, la religion va devenir un élément indispensable du pouvoir politique et la charnière du passage du matriarcat au patriarcat (http://poilagratter.over-blog.net/article-6678539.html).

Il est bien plus rentable de mettre un unique prêtre dans un village pour faire accepter aux paysans de travailler durement sur les terres du seigneur en échange d’une vie meilleure dans l’au-delà, que de mettre un soldat derrière le cul de chaque paysan.

On ne va pas épiloguer sur la question de savoir si dieu existe ou pas ; il n’y a aucunes preuves dans un sens comme dans l’autre. On signalera cependant que :

· Ce n’est pas parce que l’on n’a pas encore découvert de vie extra-terrestre qu’elle n’existe pas. C’est pareil pour dieu.

· Que les croyants se passent de preuves. C’est le dogme de la « foi », c'est-à-dire croire sans preuves ; ce qui n’est pas logique. Conséquemment, la croyance est forcément irrationnelle et implique des comportements du même ordre. Etymologiquement, foi et fanatisme ont la même racine.

Par contre, il y a beaucoup à dire sur l’immortalité et ses avatars indispensables que sont la résurrection, la réincarnation et l’incontournable invention de l’âme, pure création métaphysique. Un film illustre l’énormité de l’arnaque (plus c’est gros, mieux ça passe), c’est 21 grammes avec Sean Penn (ce serait le poids de l’âme). Pour quoi 21 ? 3 fois 7 bien sur, 2 chiffres premiers très utilisés par les religions. Personne par contre pour s’étonner du fait que le gramme est une unité de mesure inventée il y a seulement 2 siècles.

Mais nous vient aussi des USA, l’excellente série Bones où l’héroïne est incarnée par une hyper rationnelle athée aux réflexions terriblement efficaces (et qui tient en plus un discours anti-nataliste que ne renierait pas Marcela Iacub ni nous non plus).

En fait la plupart des gens confondent l’âme et la conscience. La conscience est principalement constituée par 2 choses :

1. la conscience du moi bien connue des psy (et des sectes) et que nous n’aborderons donc pas tellement elle est bien connue. Signalons cependant ses conséquences collectives au niveau religieux et philosophique avec la théorie anthropique (tapez sur votre moteur de recherche pour en savoir plus).

2. la perception du bien et du mal qui n’est rien d’autre que le résultat de l’éducation. En fait un mot poli pour dire dressage.

On reviendra dans un autre chapitre du viol des foules sur l’ « éducation », car là, on peut parler de véritable « viol », puisqu’il frappe les enfants.

Ceci n’est évidemment qu’un résumé succinct, un bouquin entier n’y suffirait pas pour aborder le sujet de ce chapitre. Ce n’est que quelques pistes de réflexions.

L’humanité d’aujourd’hui pourrait se croire très intelligente avec le niveau technologique et intellectuel actuellement atteint. Hors, il n’en est rien, la plupart des gens continue à croire à ces conneries alors que les hommes de la préhistoire avaient bien des excuses. Le niveau intellectuel atteint ne concerne d’ailleurs qu’une minorité de l’humanité et on s’en est bien rendu compte avec ce Blog. Ce n’est pas parce que dans les cités on sait se servir d’un téléphone portable qu’on est un cerveau. Il est d’ailleurs bien plus facile de manipuler un téléphone portable que de tailler correctement un silex… ce que savait faire la totalité de l’humanité de l’époque.

En fait l’humanité, dans sa masse, au cours de l’Histoire, a surtout développé… sa connerie. Et conséquemment son aptitude à se faire manipuler.

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