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le blog poilagratter

Polémique N° 1

20 Mars 2008 , Rédigé par momo Publié dans #Rubrique

 

Polémique : l’heure d’été

 

Le mouvement étant suspendu faute de participation de votre part, il ne nous reste plus que le Blog pour essayé de faire passer quelques idées… en attendant la fermeture inéluctable de ce Blog en automne si le 4ème ESE est un échec.

 

C’est pour essayer d’éviter d’en arriver là que ce Blog ouvre une nouvelle rubrique, la rubrique « polémique ».

 

1er N° : la question du passage à l’heure d’été.

 

C’est encore l’excellent mensuel Astronomie Magazine dans son N° d’avril qui pose la question.

Instaurée en 1976 pour soi-disant économiser le pétrole, elle nous fait passer en été de l’heure de Berlin maintenue après l’Occupation en 1945… à celle de Varsovie (pourquoi pas à celle de Moscou pendant qu’on y est ?). L’étude du magazine, corroborée par les scientifiques de même qu’une commission d’enquête sénatoriale, montre que :

1.      Elle ne se justifie plus puisque l’essentiel de l’électricité est maintenant d’origine nucléaire.

2.      Qu’on observe au contraire… une hausse de la consommation d’électricité dans les jours qui suivent le passage à l’heure d’été. Soit l’inverse de ce qui est prétendument recherché.

3.      Génère une fatigue, un stress, un manque de sommeil parmi la population et le bétail (Le Parisien faisait de son N° du 19/3 son gros titre de cette fatigue, mais bizarrement ne parlait pas du décalage horaire (de 2 heures par rapport au soleil, ce qui n’est pas rien) parmi ses causes).

 

Notre Blog, expert en (sous)levage de lièvre va apporter dans cet article une nouvelle pierre à cette polémique sur un aspect peu connu de l’heure d’été :

Lorsque l’avion Concorde est mis en service au début de la décennie 70, après moult difficultés provoquées par les américains, il s’avère rapidement que les lignes Paris New-York et Londres New-York ne sont pas rentables question transport de passagers. Par contre, et c’est une surprise, l’équilibre financier est trouvé avec le transport d’un produit qu’on n’avait pas imaginé au départ : les cash-letters.

Il fait savoir que Concorde « remonte » le temps. Partant de midi à Roissy, il arrive le même jour… à 9 heures du matin à New-York.

Qu’est qu’une cash-letters ? Il s’agit de chèques émis en Europe mais payables aux guichets de banques nord-américaines. Avec un avion normal, le chèque arriverait en fin de journée et ne pourrait être crédité sur le compte de la banque française aux States que le lendemain. Soit une journée de valeur de perdue sur des montants qui peuvent être très important. Très vite, certaines banques, dont celles pour laquelle je travaillais à l’époque (et sur ce produit justement), surent tiré parti de l’aptitude du Concorde à remonter le temps pour gagner une journée de valeur, ce qui pouvait donner un profit très intéressant. Puis ensuite, les banques voulurent également appliquer ce principe sur les chèques payables au Canada ou dans d’autres banques US. Le chèque, arrivé à New-York, embarquait aussitôt dans un avion en partance pour Halifax par exemple. Problème, on était un peu « just » en temps. C’est là, que comme par hasard, fut institué l’heure d’été qui permettait de gagner une heure de plus.

Le système fonctionnait très bien. Ma banque drainait aussi les chèques émis en Allemagne, au Benelux et en Italie. Des spéculateurs qui avaient commencé à spéculer à Paris dans la matinée pouvaient aussi prendre le Concorde pour aller spéculer à Wall Street dès l’ouverture.

Cela ne fonctionne que dans le sens Est-Ouest évidemment au grand désappointement des américains. Ils ont bien envisagé de mettre au point un supersonique pour faire la même chose sur les places de Hong-Kong et Singapour. Mais c’est impossible ! Outre une plus grande distance nécessitant une avion plus grand que le Concorde, il y a le franchissement de la ligne de changement de date qui en faisant perdre 24 heures d’un coup annule l’éventuel bénéfice de 5 ou 6 heures. Pour une fois, l’Amérique si fière de sa position géostratégique centrale avantageuse… était dans ce cas dans la situation inverse au plus grand bénéfice des européens. Evidemment, pas question de transférer la ligne de changement de date du milieu du Pacifique au milieu de l’Atlantique, bien qu’ils y ont certainement pensé. Le Japon, lui aussi pensa à la réalisation d’un supersonique pour ce faire. Pour eux, contrairement aux américains, c’était possible mais la distance entre Japon et Europe, double de celle de la largeur de l’Atlantique, même en passant par la voie plus courte du Pôle Nord, nécessitait aussi un avion plus gros… et donc non rentable. Ils approchèrent alors Aérospatiale pour voir si ils ne pouvaient pas utiliser (et peut-être acheter) le Concorde en procédant à un ravitaillement au Kazakhstan à mi-distance ce que la chute de l’URSS rendait envisageable. Des essais furent d’ailleurs effectivement effectués avec un Concorde de pré-série mais le temps perdu à atterrir, faire le plein puis redécoller montra que ce n’était pas probant. Il n’y eu aucune suite.  

Puis, il eut le crash de Goussainville. A cette époque, le développement des télétransferts (système swift), avait déjà fortement réduit le nombre de chèques. D’où la recherche de nouveaux marchés pour Concorde, comme ces voyages touristiques… et le crash des 103 passagers allemands lors de l’un d’eux.

Peu de temps après sa mise aux nouvelles normes (fort coûteuse), Concorde est finalement mit à la retraite, ce qui en surpris plus d’un. Pourquoi avoir dépensé autant pour remettre en service Concorde si c’est pour le mettre au musée peu de temps après ? La raison : le système des cash-letters du être interrompus (évidemment) pendant cette mise aux nouvelles normes. Lorsque que Concorde fut remis en service, les rares chèques qui restaient ne justifiaient plus aux yeux des banques la remise en service du système des cash-letters. La seule chose qui permettait à Concorde d’être tout juste rentable n’existait plus.

 

Ayant travaillé sur ce produit, je peux affirmer avec une quasi certitude que là seul est la véritable raison du maintien de l’heure d’été… et surtout de sa généralisation indispensable au reste de la communauté européenne, notamment Allemagne, Italie, Grande-Bretagne et Benelux pour permettre à leurs banques (et aux nôtres par qui elles étaient obligées de passer) de profiter du Concorde. En effet, si les banques ne font pas de lobbying au Sénat, par contre à l’Assemblée Nationale et à Strasbourg…

 

Conséquence, maintenant que tout le monde est passé à l’heure d’été ; les technocrates de Bruxelles considèrent qu’il est bien difficile de la supprimer… malgré la disparition de Concorde.

 

Nous en profitons pour souligner un point de notre Programme (http ://poilagratter.over-blog.net/article-6430456.html) sur les incohérences du Développement Durable que sont les feux tricolores décalés de la circulation routière qui conduisent à une véritable gabegie en matière de carburant pour des résultats discutables en matière de sécurité sans parler de tous ceux qui pleurent après leurs points perdus sur leur permis de conduire (à noter que l’article sus-référencé n’a suscité (jusqu’à présent) strictement aucun commentaire et n’a même pas été repris par le rapport Attali qui nous a par contre pompé bien d’autres choses, comme la suppression des départements).

Pour nous, à l’adresse d’Astronomie Magazine (à qui nous enverrons cet article), ce serait une bonne chose que de lier la campagne de suppression de l’horaire d’été à celle de la suppression des feux décalés et à leur remplacement par les « ondes vertes » prévues par le Code de la Route.

 

 

 

 

 

  

 

 

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M
http://poilagratter.over-blog.net/2016/11/un-nouveau-concorde.html
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