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le blog poilagratter

Histoire de la Belgique (10)

28 Février 2011 , Rédigé par momo Publié dans #Histoire

 

Histoire de la Wallonie (10)

 

Signez, faites signer la pétition : http://9038.lapetition.be/

 

 

Avec le 1er conflit mondial, les choses vont changer. Nous allons passer d’un bilinguisme qui vient juste d’être admis, à un… unilinguisme ségrégationniste.

Lors de la guerre, la Belgique est presque entièrement occupée à l’exception d’un petit morceau de Flandre contigüe à la Flandre française (Dunkerque). L’Armée belge est dirigée par un corps d’officier issue de l’élite bourgeoise et aristocratique du pays qui, qu’elle soit wallonne ou flamande, est francophone. Et ça, la troupe flamande le vit fort mal tout comme les conditions de vie très dure de la boue du front des Flandres. En outre, cette guerre est perçue comme un conflit entre l’empire allemand dont la langue est germanique comme le néerlandais et les parlés flamands, contre la nation latine française de langue voisine du wallon. D’ailleurs, en Flandre occupée, un mouvement de collaboration est apparu.

Au traité de Versailles, la Wallonie est renforcée par l’annexion de Malmédy francophone et l’annexion de 2 cantons à majorité germanophone : Eupen et St-Vith, qui rajoutent 1 nouvelle langue à la problématique belge. La Belgique est la seule à participer avec la France à l’occupation de la Rhénanie (1923).

L’instauration du Suffrage Universel (1919) donne le droit de vote à une population dont la majorité (presque 60 %) est flamingante et c’est à partir de cette date que tout bascule et que la domination d’une élite francophone (wallonne comme flamande) ne se traduit plus dans les urnes comme cela était encore la cas avec un suffrage censitaire avant-guerre.

 

La montée des nationalismes dans les années 30 en Europe touche évidemment aussi la Belgique et le Mouvement flamand y va franchement fort. Le français est carrément interdit d’enseignement en Flandre et les professeurs français de l’Université de Gand y sont violemment chassés.

Et ceci se produit au moment où les parlés patois laissent leur place au néerlandais qui s’impose avec force, non seulement contre le français, mais aussi contre le francique limbourgeois et le brabançon. Par contre, le français n’a nul besoin de la force pour s’étendre à Bruxelles puisque c’est la langue des lettrés et des bourgeois. L’aristocratie et le Roi sont germano-franco-anglophone. Le français se substitue aussi sans violences aux patois wallons (picard, lorrain, champenois et wallon proprement dit).

 

LanguesWallonie2

Carte parlés patois flamingants et romans*.

http://encyclo.voila.fr/w/index.php?title=Situation_linguistique_de_la_Belgique

 

Non seulement, cela alimente encore plus la rage des nationalistes flamands, mais on voit aussi 2 français se développer : celui de Bruxelles et celui de la Wallonie. Le 1er va devenir la bête noire des flamands, car leur langue étant devenue minoritaire en la capitale, le bilinguisme les y avantageaient en leur accordant un statut d’égalité qu’ils n’avaient pas dans la réalité… mais permettait aussi au français de gagner toujours plus de terrain.

 

En 1932, les flamands obtiennent la suppression de la vaste zone bilingue à l’exception de Bruxelles et portent ainsi un 1er coup d’arrêt à l’expansion continue du français particulièrement bien visible sur la 1ère carte.

 

Belgique avec tampons linguistiques

Avant 1932

 

Regions provinces belges

Après 1932 (couleurs « froides » : néerlandais, couleurs « chaudes » : français)

 

La frontière entre les 2 régions demeure cependant variable et fonction des recensements (1846 (partiel), 1866, 1880, 1890, 1900, 1910 (+ détaillé), 1920, 1930, 1947 (complets)).

 

L’Enseignement se fera désormais uniquement en flamand en Flandre et en français en Wallonie (1932). La Justice suit en 1935 et l’Armée en 1938.

En 1937, les collabos flamands de 14-18 sont amnistiés.

Enfin, la question sociale était aussi une source de conflit avec une Wallonie riche du textile, des charbonnages et de la métallurgie et une Flandre rurale pauvre à l’exception du port d’Anvers. Aucune loi sociale ne permettait à l’époque de redistribuer les richesses. C’est ainsi que la langue devint le point d’ancrage du nationalisme flamand. En réaction, le mouvement wallon se durcit lui aussi avec l’extraordinaire personnalité de Léon Degrelle (http://encyclo.voila.fr/wiki/Degrelle) et de son mouvement REX (http://encyclo.voila.fr/wiki/Rexisme).

 

rex flag

 

Bien évidemment, son discours se centra sur la défense du Roi, de la Belgique et du Catholicisme, valeurs incarnant une Belgique sous domination wallonne, avec des accents fascisants plus mussolinien qu’hitlérien (puisque c’est plutôt vers ce dernier que se tournait les flamands) et tourné vers un anti-capitaliste (dénonciation des « banksters » (contraction des mots « banque » et « gangsters »)) et l’électorat populaire bruxellois et wallons nouvellement francophone. Ce que l’on appelle aujourd’hui le populisme. Et ça marche puisque le parti obtient 11.5 % des voix en 1936 et remporte même 3 sièges… en Flandre (18 en Wallonie et à Bruxelles). Mais en 1939, ils ne sont plus que 4 à se faire élire.

 

P1000476

Carte linguistique de l’Europe du milieu de 1938 (après l’Anschluss et avant Munich et l’annexion par le IIIème Reich des Sudètes).

 

On abordera dans le N° suivant la 2ème Guerre Mondiale.

 

 

Pour finir, signalons ces Blogs :

 

http://www.over-blog.com/blog-annuaire-1-rattachisme.html

 

http://reunionnisme.sosblog.fr/Reunionnisme-b1/Year2011-b1-m2011003.htm

 

 

 *On notera que le picard est parlé dans tout le bas-Hainaut et même un petit morceau du Brabant ; on ne peut donc que s’étonner des réactions imbéciles des habitants de Beauvais et de sa région qui osaient se prétendre picards pour ne pas soutenir notre campagne du printemps 2009 sur le rattachement de l’Oise à l’IdF, et maintenant disent… qu’ils sont franciliens pour ne pas signer la pétition rattachiste. De mauvaises-bonnes raisons pour dissimuler ce qui n’est que la lâcheté politique que l’on voit maintenant partout en France, notamment chez les jeunes. La preuve, un tractage/collage massif à Amiens le week-end suivant n’a pas rapporté non plus la moindre signature.

Tas d’abrutis, de cons et de lâches !

 

 

Actualités :

 

Une polémique est en cours sur la fourniture d’armes fabriquées par la FN (Fabrique Nationale) d’Herstal et livrées à la Libye par le gouvernement wallon et qui serviraient actuellement dans la répression (il s’agit en principal de pistolets et mitrailleuses Browning (L’armurier américain John Browning fut un fondateur de la FN au début du XXème siècle)).

Une affaire qui illustre bien la mort de la Belgique et le fait qu’une absence de gouvernement fédéral n’est pas un problème. Non seulement les gouvernements respectifs de Flandre et de Wallonie gèrent leurs affaires intérieures, mais depuis un certain temps ont désormais leur propre politique étrangère comme n’importe quel état souverain. Si on rajoute que la politique extérieure est de plus en plus aussi de la compétence de l’Europe et des fonctionnaires d’un quartier de Bruxelles extra-territorial…    

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