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le blog poilagratter

Wallonie française (9)

21 Février 2011 , Rédigé par momo Publié dans #Histoire

 

Histoire de la Wallonie (9)

 

Signez, faites signer la pétition : http://9038.lapetition.be/

 

Comme on a pu le voir sur la carte de notre article N° 7, en 1579 l’Artois faisait partie de la Belgique d’alors et Arras était avec Gand et Anvers, une des 3 principales capitales du pays voulant rester catholique et espagnole… la seule de langue française et la plus importante des 3 sur le plan politique.

On attend donc de l’Artois, dans la signature de la pétition, une attitude plus résolue (pour être diplomate) que ce que nous avons vu (pour ne pas dire rien vu du tout) en Picardie. 1579 ? Qui se souvient qu’il y a un petit peu plus de 4 siècles, Arras était la capitale de la Belgique ? Et qui s’en souviens à Arras et en Artois ?

 

Mais reprenons le cours de notre histoire que nous avions laissé peu après 1830 et l’Indépendance.

 

1848 eut peu d’impact en Belgique car la Révolution Industrielle y apporta rapidement du travail et une législation sociale précoce et en avance sur son temps fit du prolétariat belge, surtout en Wallonie, un des moins miséreux d’Europe.

Si le textile est assez équitablement réparti entre Flandre et Wallonie, le charbon et la métallurgie sont exclusivement wallons. La Banque prend aussi rapidement de l’importance et est principalement la propriété de francophones bruxellois parmi lesquels on trouve une branche des Rothschild (juif). La Flandre reste plus pauvre malgré le trafic d’Anvers et des canaux de la Meuse et de l’Escaut. Sa population est aussi numériquement plus nombreuse. Plus tard viendra s’installer le diamant à Anvers avec la conquête de l’Afrique du sud par les anglais et l’empire commercial De Beers / Cecil Rhodes. Mais il reste un monopole juif et ne profite guère aux flamands.

La politique intérieure à cette période est focalisée sur l’opposition entre cléricaux et anticléricaux et la « guerre scolaire » y fait rage comme en France à la même époque.

En 1866, Bismarck et la Prusse entre en guerre contre l’Autriche et l’écrase dans une guerre éclair d’un nouveau type où les chemins de fer sont pour la 1ère fois massivement utilisé pour le transport des troupes (cela avait déjà été essayé sur une échelle moindre par nordistes comme sudistes pendant la guerre de Sécession). Napoléon III, empêtré dans son aventure mexicaine, ne pu ni intervenir en faveur de l’Autriche, ni négocier sa neutralité. Il ne tenta cette dernière manœuvre qu’en 1867 en proposant à Bismarck d’annexer la Belgique. Il n’obtint que le retrait de la garnison prussienne de Luxembourg comme on l’a vu précédemment.

Cela eut 2 conséquences :

L’Angleterre n’apprécia pas d’être ainsi négligée car garante de la neutralité belge et resta neutre en 1870.

La Belgique n’apprécia pas non plus et les belges virent apparaître un sentiment national belge et un attachement nouveau pour un pays créé par les circonstances et pour beaucoup  provisoire.

La fin du Saint-Empire Romain Germanique et le rattachement définitif de Liège à la Belgique.

L’apparition d’une puissance impériale allemande bien plus importante que la seule Prusse tout aussi inquiétante que les visées annexionnistes françaises, notamment après l’écrasement de la France par cette nouvelle puissance en 1870-71. Ces derniers se gardèrent cependant d’occuper Lille, non en regard de la défense toute relative de la ville par Faidherbe, plutôt que pour éviter de mécontenter les anglais en se rapprochant trop de la Manche et les belges en encerclant leur pays. 

 

Il y eu aussi, il faut bien en parler, l’entreprise coloniale de Léopold II. Elle n’implique pas les belges qui ne s’y intéresse pas. Pourtant, elle va jouer un rôle important dans la garantie de la neutralité belge en Europe grâce à Bismarck au Congrès de Berlin (1885). Les explorateurs de ce qui n’est qu’une compagnie dont Léopold est le Président sont anglais (Stanley). Bismarck y voit un moyen de retirer des territoires à coloniser aux français et aux anglais sans avoir à les coloniser lui-même, évitant ainsi de se brouiller, surtout avec l’Angleterre.

Son statut est particulier. Pour la 1ère fois, une colonie est régie par le libre-échange le plus total. Mieux, ce statut est même étendu (voir carte) aux colonies voisines des autres Puissances dérogeant ainsi à la règle du monopole commercial entre la colonie et la métropole. Les USA, déjà présent au Libéria, s’y engouffrent.

 

P1000490

Carte Atlas Stock

 

A sa mort, Léopold lègue l’immense territoire en héritage à la Belgique en 1908. En 1911, l’Allemagne étend son Cameroun au dépend du Congo français pour y avoir un accès direct. L’idée coloniale libre-échangiste n’implique donc plus l’espoir de paix rêvé par Auguste Comte. La Real Politik du nouveau Kaiser a démontré là ce que nos dirigeants actuels ne veulent toujours pas comprendre dans l’Europe d’aujourd’hui copiée sur l’AIC (Association Internationale pour le Congo) de Léopold II.

En 1906, le plan Schlieffen prévoit de contourner l’alliance franco-russe en écrasant la France d’abord… en passant par la Belgique pour gagner du temps, contourner les défenses françaises de Lorraine pour pouvoir prendre Paris, puis se retourner contre les russes ensuite une fois la France vaincue. A cette date, la Kaiserlische Marine surclasse déjà la Marine Nationale. En 1898, elle fut à 2 doigts de se fritter avec l’escadre US des Philippines. En 1899, elle recommença aux Samoa. En 1912, elle essayera vainement de surclasser le Royal Navy après avoir humilié la France comme on vient de le voir en 1911 au Congo et au Maroc.

 

Mais déjà, des tensions apparaissent entre flamands et wallons, les 1ers reprochant aux francophones (parmi lesquels des bourgeois flamands bilingues), de s’approprier la direction du pays alors que les flamands représentent presque 60 % de la population totale.

En 1898, le néerlandais devient ainsi aussi langue officielle de la Belgique. En 1912, Jules Destrée créé le mouvement wallon et dit au Roi dans une lettre qu’il n’existe pas de belges. Il n’y a que des flamands et des wallons.

 

Il est important de rappeler que lors de la proclamation de l'indépendance de la Belgique en 1830, le français n’était pas la langue de la majorité de la population. Le peuple parlait alors surtout des langues régionales. Au Nord, il s’agissait de dialectes flamands, brabançons et limbourgeois du néerlandais. Au Sud c'était le wallon (très majoritaire), le luxembourgeois, le picard (en Hainaut occidental), le gaumais (ou lorrain) et le champenois. D'autre part, au nord comme au sud du pays, la bourgeoisie était francisée. Et c’est elle, wallons comme flamands, qui imposèrent le français comme seule langue officielle jusqu’en 1898.

Progressivement, tous ces dialectes ont reculé, au profit du français en Wallonie et à Bruxelles et du néerlandais en Flandre… créant ainsi progressivement la situation dans laquelle nous sommes aujourd’hui.

Et c’est encore un des paradoxes de la Belgique, car cet état s’est créer sur un certain refus du français (imposé par l’annexion à la France de 1795 à 1814) puis du néerlandais (imposé lors de la fusion avec la Hollande entre 1814 et 1830).

 

P1000474

Belgique, Pays-Bas et Luxembourg avant 1914

 

P1000478

Carte militaire française de la frontière du Nord-Est d’avant 1914.

(Cartes d’un Atlas de l’époque réduites pour être au format du Blog, format original disponible pour les adhérents uniquement)

 

Dans le N° suivant, nous rentrerons dans le 1er conflit mondial et ses implications.

 

 

Pour finir, signalons ces Blogs :

 

http://www.wallonieenfrance.fr/article-35999581-6.html#anchorComment.

 

http://www.wallonieenfrance.fr/article-lettre-ouverte-aux-elus-de-la-republique-fran-aise-65652218-comments.html#anchorComment.

 

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