Staliniens* / Trotskystes : vers le retour du vrai clivage ?

20 Septembre 2011 , Rédigé par momo Publié dans #Politique

Au milieu de son règne, Georges Marchais déclarait dans l’Humanité du 6 janvier 1981 :

Lettre adressée au recteur de la mosquée de Paris, qui venait de s’indigner contre la destruction au bulldozer (Le 24 décembre 1980, veille de Noël !) d’un foyer de 300 travailleurs maliens par le maire communiste de Vitry, Paul Mercieca.

« Je vous le déclare nettement : oui, la vérité des faits me conduit à approuver, sans réserve, la riposte de mon ami Paul Mercieca. (…) Plus généralement, j’approuve son refus de laisser s’accroître dans sa commune le nombre, déjà élevé, de travailleurs immigrés »
   - En raison de la « la présence en France de près de quatre millions et demi de travailleurs immigrés et de membres de leur familles (Combien aujourd’hui ? NDLR), la poursuite de l’immigration pose aujourd’hui de graves problèmes. Il faut les regarder en face et prendre rapidement les mesures indispensables. »
   - « La cote d’alerte est atteinte. (…) C’est pourquoi nous disons : il faut arrêter l’immigration, sous peine de jeter de nouveaux travailleurs au chômage. »
   - « Je précise bien : il faut stopper l’immigration officielle et clandestine. »

- « Il faut résoudre l’important problème posé dans la vie locale française par l’immigration ».
- « Se trouvent entassés dans ce qu’il faut bien appeler des ghettos, des travailleurs et des familles aux traditions, aux langues, aux façons de vivre différentes. Cela crée des tensions, et parfois des heurts entre immigrés des divers pays.

Cela rend difficiles leurs relations avec les Français. »
- « Quand la concentration devient très importante (…), la crise du logement s’aggrave ; les HLM font cruellement défaut et de nombreuses familles françaises ne peuvent y accéder. Les charges d’aide sociale nécessaires pour les familles immigrés plongées dans la misère deviennent insupportables pour les budgets des communes ».

Et c’est le cas depuis les procès de Moscou :

1. Les staliniens* ont la particularité d’être nationaux (PCF : Parti Communiste Français pour la France).

2. Les trotskystes d’être internationalistes.

Certes, les 1^ers se sont acharnés avec le Kominterm et ses successeurs à concurrencer les trotskystes sur leur propre terrain, mais la priorité a toujours été accordée à la nation, notamment l’URSS. Et c’est un choix qui se révèlera payant lors de la Grande Guerre Patriotique (nom soviétique de la 2^ème Guerre Mondiale) que la Russie bolchevique aurait inévitablement perdue face à l’Allemagne, si Trotsky l’eut emporté sur son rival… comme ce fut déjà le cas en 1918.

2^ème clivage, et tout aussi important, sinon aujourd’hui le plus important :

1. Les staliniens sont un parti de prolétaires

2. Les trotskystes sont TOUS** des bourgeois.

Dans le 1^er clivage, nationaux / internationalistes, 1983 reste une date marquante : le FN perce à Dreux avec Jean-Pierre Stirbois. Du jour au lendemain (et je l’ai vécu personnellement en direct étant à la CGT à l’époque), le PCF (et la CGT, fidèle obéissante en cette époque stalino-bréjnévienne) va retourner sa veste comme souvent dans l’Histoire depuis le Pacte germano-soviétique de 1939. Du jour au lendemain, le PCF, principal parti français contre l’immigration devient le principal parti contre le racisme (le MRAP est créé dans la foulée).

Cela conduit le PCF a adopté la même politique que les trotskystes, une 1^ère dans l’Histoire.

A ce jeu, la différence disparaît et pour le PCF commence la descente aux enfers.

1. Nombre de prolétaires français s’estiment trahis et rejoignent le FN (j’en fut à 2 doigts).

2. Les autres prolétaires préférèrent l’original à la copie en matière de discours internationaliste et se tournèrent vers les Besancenot et Laguiller, notamment en 2002

Aujourd’hui, mais cela reste au niveau local pour le moment, certains dirigeants PCF veulent revenir aux fondamentaux.

Pour preuve ces 2 affiches vues à Calais cet été :

NPA

Le NPA qui s’exprime en arabe… en France. On ne peut pas faire mieux en matière d’internationalisme.

Le PCF arborant un drapeau et un slogan à rendre jaloux le FN.

Seul problème, la candidature Mélenchon, bourgeois et (évidemment) ex-trotskyste gène manifestement ceux encore minoritaires qui en ont marre des errements de l’époque Hue / Buffet.

La question que tous se pose désormais, c’est jusqu’à QUAND, la PCF va-t-il continuer à se suicider ? Jusqu’à QUAND le PCF va-t-il laisser au FN le monopole du légitime discours anti-immigration qui lui appartient*** ?

Jusqu’à QUAND le PCF va-t-il laisser la collusion trotskystes / partis bourgeois (Besancenot n’a-t-il pas appelé à voter Chirac en 2002 ?) faire la loi en France… et s’y soumettre ?

Jusqu’à QUAND le PCF va-t-il encore tolérer le bafouage d’une laïcité par trotskystes et partis bourgeois (UMP, PS, EELV), et la soupe (halal) à l’opium du peuple qu’on impose au Peuple français ?

Jusqu’à QUAND le PCF va-t-il laisser l’immigration imposée par la collusion trotskystes / partis bourgeois faire, par la loi de l’offre (qui stagne) et de la demande (qui explose), monter les loyers qui ruinent les travailleurs et enrichie les bourgeois propriétaires dont la valeur des biens n’arrête pas aussi de grimper rendant l’accession à la propriété des travailleurs impossible ?

Et j’en passe des questions qu’aussi bien in que out les actuels et anciens militants n’arrêtent pas de se poser pour sauver un parti qui reste, le SEUL à Gauche, à pouvoir faire contrepoids, non pas au FN (l’ennemi de la seule bourgeoisie mondialiste des partis bourgeois et trotskystes) ; mais à faire contrepoids aux dits partis mondialistes… les seuls véritables ennemis de la classe ouvrière.

Encore faudrait-il qu’il le veule, que les apparatchiks qui le dirigent et ont besoin du PS et d’EELV pour conserver les mandats (rémunérés avec les impôts) qui les nourrissent le veulent.

Bref, choisir entre servir le Peuple… et se servir dans sa poche.

« L’immigration de main d’œuvre est la principale arme dont dispose la classe bourgeoise contre la classe ouvrière. »

Karl Marx

*Par convention et pour tous les historiens, Karl Marx, Friedrich Engels et Lénine eurent 2 héritiers : Staline et Trotsky. Par conséquent le monde des communistes se divise en staliniens et trotskystes. D’un côté les staliniens et leurs différents courants : orthodoxes d’un côté et réformateurs de l’autre (castristes, titistes, maoïstes, etc…) ; et de l’autres les différentes familles trotskystes incarnées par LO, NPA (LCR + qqs égarés servants d’alibis) et PT, notamment.

Les staliniens n’aiment pas être appelés comme cela tout comme le FN n’aime pas être classé extême-droite... car Staline et Hitler sont, ont le comprendra aisément, des références difficilement défendables.

Pourtant, s’il est effectivement difficile de rattacher Marine Le Pen à Hitler, l’actuel secrétaire général du PCF est bel et bien l’héritier historique en ligne directe de Staline, que ça leur plaise ou non.

**Seule exception, il en faut bien une, Arlette est un vraie prolo, un cas unique chez les trotskards. Et c’est probablement pour cette raison qu’il a fallu qu’elle attende d’être à la retraite pour qu’enfin, elle soit co-optée au comité directeur du parti. Auparavant, elle n’était que « candidate » et « porte-parole » du parti sans le moindre pouvoir. La cruche de service en somme !

***A l’époque, le FN est encore truffé d’ex-OAS dont le discours est pour une France multiraciale franco-algérienne que défendit Jean-Marie lui-même lors de la guerre. Lorsque ce dernier (et Jean-Pierre Stirbois) décide de faire du discours anti-immigration le principal discours du FN (celui que des journalistes idiots (ou vendus) ne connaissant manifestement pas l’Histoire appellent… le « fond de commerce » du FN), il se heurte à une véritable levée de boucliers de ces « historiques » du FN qui lui font remarquer, et à juste titre : « Mais enfin Jean-Marie, on ne peut pas reprendre ce discours ; c’est celui des stals ! »

Véridique !

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