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le blog poilagratter

Sophie Scholl : le film anti-nazi de trop

28 Octobre 2008 , Rédigé par momo Publié dans #Histoire

Sophie Scholl : le film anti-nazi de trop

 

Pour ceux qui n’ont pas vu le film, l’équipe de cinéma bavaroise de Marc Rothemund nous raconte l’histoire du mouvement de résistance étudiant de Munich, la Rose Blanche à travers le vécu de sa seule militante féminine.

Arrêtée suite à une distribution de tract à l’Université prophétisant la défaite allemande après Stalingrad, on y voit un agent de la Gestapo qui l’interroge fort humainement vu les circonstances et par des méthodes respectueuses du Droit parvient à la convaincre de sa culpabilité et lui offre même, devinant le sort qui sera le sien, de modifier ses aveux pour diminuer sa responsabilité. La réponse de Sophie est insultante.

Puis vient le procès animé par Freisler (un ancien communiste placé à la tête du tribunal du peuple allemand où, vu son passé, Hitler était sur de sa fidélité absolue) qui est le clou du film où cette ordure s’en donne à cœur joie (c’est lui qui présidera un an ½ plus tard le procès des conjurés de l’attentat du 20/7/44).

Ce film montre ainsi que :

1.      Tous les allemands ne sont pas nazis, ce qui était le but du film sur cette résistance allemande.

2.      Tous les nazis ne sont pas des salauds comme on le voit avec cet enquêteur de la Gestapo.

 

Mais il découle de ce film pas mal d’autres choses… qu’on ne voit pas :

 

A)     Sur le plan militaire, en février 1943, l’Allemagne tient partout :

1.      Stalingrad n’a pas coûté beaucoup plus que Verdun en 1916.

2.      Stalingrad est sur la Volga, pas près de la frontière allemande comme Verdun.

3.      Les troupes allemandes sont encore à 200 km de Moscou.

4.      En Afrique, les allemands et les italiens s’accrochent en Tunisie.

5.      Dans le Pacifique, les japonais n’ont rendu que Guadalcanal de toutes leurs conquêtes.

6.      Dans l’Atlantique, les U-bootes continuent à couler d’énormes tonnages marchands.

 

En février 1943, l’Axe est toujours proche de son extension maximale et si la bataille de Koursk avait été menée autrement, défensivement, Stalingrad était annulé. Tout était encore possible, au moins pour négocier une paix de compromis. Même si le tract se révèlera à la longue prophétique, à cette date c’est totalement prématuré... et effectivement de la haute trahison.

 

B)     Sur le plan politique :

 

1.      Vychinski en URSS n’aurait pas fait moins pire que Freisler.

2.      Le NKVD n’aurait à coup sur pas respecter le Droit et employé la torture, ce que la Gestapo a évité dans cette affaire.

3.      Il n’y aurait même pas eu de procès et les coupables auraient été exécutés sommairement. Sophie, elle, a pu s’exprimer publiquement.

4.      Même en Angleterre ou aux USA, la prison et peut-être même la fusillade auraient sanctionnés une distribution de tracts défaitistes et aurait été pareillement poursuivi pour haute-trahison.

 

On ne voit pas trop, donc, ce que Marc Rothemund a voulu faire. Rétablir la vérité historique, sans plus ; remettre les crimes nazis à leur juste place dans l’Histoire, pas pire, ni moins que ceux des autres… difficile à dire.

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

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